VOICI LA NUIT...

Voici la nuit, voici l’atmosphère, l’atmosphare, la mélodie du vent. Brise marine l’air est ici libre comme l’air. Voici la nuit, la nuit douce qui passe doucement sur le plancher des vagues, la nuit sombre qui passe sombrement sur le caillou, sur la terre de jeu. Voici l’eau qui vient à la bouche, l’eau de salive qui clapote et qui claque du bec. L’homme astique les cuivres de son impossible vaisseau, largue ses cordes vocales, remonte un filet de voix, embrasse d’improbables anches et joue la nuit. La nuit douce qui passe doucement sur le plancher des vagues, la nuit sombre qui passe sombrement sur le caillou, sur la terre de jeu. L’air est ici libre comme l’air. C’est le gaz parfait.

Nous gardons le feu, le phare, Nous gardons le feu de la rampe, le feu de la rampe de la terre. Nous gardons la source et le foyer, nous sommes la balise, la borne, le pays de cocagne, le réverbère. Nous sommes gardiens de la veilleuse du monde.

Voici l’eau, voici l’ondée, voici l’empire des ondes, des ondines, des sirènes, des harmonies, des tritons. L’eau est ici claire comme de l’eau claire. C’est après la tempête, le calme. C’est après la pluie, l’arc-en-ciel, l’écharpe des Dieux. C’est un jour qui en pousse un autre, qui pousse et qui se laissera pousser. L’homme de l’océan a la peau couleur de cuivres, cuite aux embruns, et ses notes sont salées. Saxophares et Sémaphones c’est la mélodie des binious, et les coquillages de leurs pavillons nacrés jouent. C’est de la porcelaine de sax.