Inspirées de la musique bretonne, ou plus largement des pays celtes, les musiques ont fait l’objet de commandes auprès de compositeurs renommés : Didier SQUIBAN, Antoine HERVE et Roland BECKER. La recherche des alliances de timbres jamais utilisés dans cette musique ainsi que le métissage entre traditions régionales ou lointaines sont les gages de l’originalité de ce spectacle. La richesse insoupçonnable de la matière traditionnelle a permis aux compositeurs et aux arrangeurs de créer une musique descriptive, énergique, poétique, lyrique ou dansante. Tous ces éléments ont réunis le quatuor de saxophones Carré Mêlé autour du metteur en scène Rémo Gary qui réussit à créer une merveilleuse alchimie entre son univers, les saxophonistes et la musique.

Ça commence dans l'eau. Ce sont les chants du vent, de la nuit, de la brise marine, de l'air, libre comme l'air. Ça navigue sur le plancher des vagues. Ça se promène au bord des côtes découpées, sur le cailloux, sur la terre de jeu. Et l'eau vient à la bouche. C'est de l'eau de salive qui clapote et qui claque du bec. L'homme astique les cuivres de son impossible vaisseau, largue ses cordes vocales, remonte un filet de voix, embrasse d'improbables anches… Le bec de gaz s'allume, le grand projecteur solaire revient par l'est alors voila que c'est le jour, la lumière, le feu, le phare, le feux de la rampe de la terre, le feu de la veilleuse du monde. C'est l'empire des ondes, des ondines, des sirènes, des harmonies, des tritons. L'eau est claire comme de l'eau claire. Un jour en pousse un autre qui à son tour se laissera pousser. Les hommes de l'océan ont la peau couleur de cuivre, cuite aux embruns. Et leurs notes sont épicées, salées. Ils voyagent, immobiles, comme pour aller encore plus loin. Saxophares ou sémaphones, mélodie des binious, les coquillages de leur pavillon nacré jouent. C'est de la porcelaine de sax.